Corynn Falconi fondatrice de Mix’Dance
Chorégraphie d’une vie entre passion et valeurs partagées

Née dans une famille de passionnés du bel art, ses grands-parents aiment à danser encore en encore. Les danses de salons rythment alors leurs loisirs et c’est tout naturellement que leur fille, devenue mère, choisit la danse comme première activité pour Corynn. C’est à l’École Chorégraphique de Lyon que la petite fille découvre la danse. C’est la révélation. L’évidence est là, presque inscrite dans son Adn. La danse l’embarque, la passionne et la submerge dès les premiers cours. Et telle une madeleine de Proust, Corynn se souvient de ses ressentis d’alors « Tout de suite j’ai été complètement accro à la danse. J’ai adoré l’ambiance de la salle de danse, je me souviens du plancher en bois, des odeurs, de la disposition des espaces, du couloir, des petits vestiaires… ». 

Dans cette école lyonnaise où elle reste 11 ans, c’est la danse classique qui est principalement enseignée. Corynn est très attirée par les danseuses reines des pointes et autres entrechats. Elle les trouve belles, fascinantes même, mais elle se rend compte assez vite que son corps n’est pas réellement fait pour ce type de discipline. 

Son truc à elle, c’est le moderne sur des musiques joyeuses et entraînantes. L’école qui propose en parallèle quelques cours de moderne (le Jazz n’existe pas encore en danse) sur des airs de célèbres comédies musicales (Fred Astaire…) donne des ailes à Corynn. Et c’est sur ce parquet qu’elle aime tant que l’enfant vibre, s’envole réellement avec passion au son de ces fameuses musiques. Ce sont deux, puis trois cours par semaine, puis des spectacles et des petits événements qui rythment la vie de Corynn au sein de cette école avant-gardiste. Une académie de danse qui organise des shows costumés dans des lieux emblématiques lyonnais (Maison de la danse…). « J’adorais la scène surtout quand il s’agissait de danser du modern, j’enchainais les solos, l’énergie était là, puissante. En revanche sur le classique j’avais tendance à me placer en fond de scène, moins à l’aise et plus réservée » de préciser la fondatrice de la Mix’Dance.

Dans l’école d’Alain Astié, elle y reste 3 ans. Période durant laquelle son professeur inspirant et passionné parvient à lui faire changer son regard, ou plus exactement à lui ouvrir de nouvelles perspectives et lui faire apprécier le classique. « Il a marqué ma vie » de préciser l’artiste danseuse. « Tout comme Sylvie Kay, ces personnes qui sont entrées dans ma vie alors, font partie de moi, de mon histoire, de ma construction et ils ont contribué à forger la femme et la danseuse que je suis aujourd’hui » de rajouter Corynn.

Outre les changements qu’il initie chez elle, il la forme à la pédagogie à une époque (1985) où le diplôme de professeur de danse n’est pas encore obligatoire. Pendant ces années, Corynn danse, apprend, encadre avec son professeur des cours dispensés aux plus jeunes. Elle travaille avec les scolaires, tout en menant en parallèle avec la compagnie de Sylvie Kay des spectacles, des mini-événements. 

Une période marquée également par la découverte de New-York. Corynn a 20 ans et le coup de foudre immédiat qu’elle ressent pour la ville lors de son premier voyage en 1985, se confirme lors des suivants. En 5 ans elle enchaîne 3 voyages dans la célèbre cité des comédies musicales. Les cours de danses à Alvin Ailey et Broadway dance center, la folie des danseurs et des cours new-yorkais, tout concours à l’exaltation de ces moments privilégiés. « La sensation délicieuse d’être tous des danseurs, peu importe le niveau de chacun et son origine ». Corynn tutoie la liberté d’être qui elle est telle une évidence, la sensation est enivrante, stimulante. 

À 21 ans de nouvelles opportunités se présentent dans la chorégraphie qui rythme sa vie. Tout d’abord une école à Caluire qui recherche un professeur de danse Jazz. Corynn reprend en main l’intégralité des cours de l’école, pour les plus petits comme pour les adultes. Elle intègre ensuite la Maison des Jeunes de l’Arbresle, elle y donnera des cours durant 10 ans.

Corynn a 31 ans, l’envie d’autre chose est là. Elle quitte la MJC de l’Arbresle et fait une pause d’une année. 12 mois des plus salutaires qui lui offre une respiration dans sa vie de femme, d’épouse et de mère. Son fils aîné a 6 ans et le second n’est pas encore né. Mais comme tout être passionné, elle ne peut rester longtemps bien loin de son essentiel. La danse lui manque. Corynn retrouve rapidement un emploi dans une petite école de Neuville, comme professeur de Jazz il va sans dire, mais aussi pour d’autres types de danses. Elle y restera 4 années, son cadet nait, elle a 34 ans.

Par son réseau, Corynn entend parler d’une école qui se vend à Caluire. La danseuse qui marche avec grâce sur le parquet de sa vie – façonné dans la plus belle des essences, celle de la passion -, sait une fois encore se saisir d’une opportunité qui se présente sur son chemin.

Elle va la voir, l’envie est forte de se lancer et de reprendre l’affaire, mais Corynn n’ose pas sauter le pas, elle hésite… C’est finalement un autre professeur de danse qui achète l’école. Et la belle étoile qui depuis ses 4 ans scintille au-dessus de sa tête et éclaire sa route d’artiste, brille une fois de plus dans la vie de Corynn. L’acquéreur qui s’est saisi de l’école alors qu’elle était empreinte au doute, l’embauche comme professeur de danse à ses côtés.

Durant 5 ans, Corynn enseigne dans cette école de Caluire. Sa clientèle se développe régulièrement. Alors, quand au bout de 5 années de pratique, l’école est à nouveau en vente, Corynn n’hésite plus et saute le pas… Dansé bien entendu !

Elle rachète la clientèle, elle a 40 ans et le rêve commence … Energy Académie vient de naître.
Corynn embauche une petite équipe, les cours de danses urbaines (hip hop, street) rejoignent ceux de Jazz enseignés dans son école. Ils forment une team de quatre professeurs de danses passionnés, qui portent les mêmes valeurs qui sont les siennes, la même vision du partage et de la transmission « Je ne peux imaginer collaborer avec une équipe qui n’incarne pas les valeurs de la danse et de la vie que je porte au quotidien » de préciser la désormais directrice d’une école de danse. Energy Académie va vivre ainsi durant 10 ans.

Corynn a de plus en plus d’élèves et souhaite trouver un local plus grand, où il lui sera possible de proposer plusieurs salles de danses, mais pas si facile de trouver la perle rare.
Un jour, son mari lui dit avoir déniché un local non loin, à Rillieux. Ils le visitent ensemble et c’est le coup de foudre !
600 mètres carrés de possibilités, l’espace de ses rêves est là sous ses yeux et l’école qu’elle a toujours rêvée de créer se dessine comme une évidence dans son esprit. Elle la visualise immédiatement, elle imagine les trois salles qui pourraient accueillir plusieurs cours et activités, comme ces académies de danses anglo-saxonnes qui l’ont toujours inspirées.

Et la chance généreuse fait que le local est proche de son école de Caluire. 

Elle peut travailler sur les deux sites en même temps, le temps d’arriver au terme de son bail à Energy Académie.
S’en suivent huit mois de travaux, tout est refait de A à Z, Corynn s’associe avec son amie d’enfance et en 2010 Le Mix’Dance naît, le rêve se fait réalité !

Les deux premières années ne sont pas simples en termes de logistique, car Corynn doit mener de front les deux activités, sur deux sites différents. Mais cette période offre une transition plus naturelle à sa clientèle, qui la suit à Rillieux avec enthousiasme quand l’école de Caluire ferme.

La clientèle de Corynn se montre fidèle, tout comme son équipe pédagogique. Corynn la complète toutefois avec de nouveaux enseignants dans une perspective claire et très atypique. La création d’une école pluridisciplinaire à proximité de Lyon, où les professionnels comme les amateurs, les plus jeunes comme les adultes peuvent suivre tout autant des cours de danse classique, de contemporain, d’urbain, de Jazz et de danses aériennes.
Et c’est une ses anciennes élèves qu’elle a formée, passionnée d’acrobatie et de danses aériennes, également danseuse dans un cirque, qui lui propose de créer un pôle de danses aériennes. Pari réussi et format des plus innovants sur Lyon, là où aucune autre école ne propose une telle mixité d’activités dansées. Aujourd’hui la Mix’Dance est la seule école de danse en région lyonnaise à proposer des cours de danses ET des cours de danses aériennes. 

L’authenticité

Une valeur socle pour Corynn qui s’incarne dans sa vie personnelle, comme dans sa vie professionnelle. Une valeur pas si facile à porter dans un monde d’image qui fait la part belle à l’égo comme au paraître. 

Consciente de cela, Corynn est portée par l’envie de transmettre à ses élèves, l’importance cruciale de l’authenticité, d’être authentique.

« La danse c’est le corps en mouvement, il y a ici un lien encore plus fort sur le paraître avec le corps. Ma vision de la danse est différente, elle œuvre pour la singularité, afin que la personne soit fière de son corps, quel qu’il soit et qu’elle s’exprime, progresse à travers et avec lui, en étant respectueuse de qui elle est. Alors que l’identité tend à se perdre, dans un monde où tout le monde veut ressembler aux autres, oublier sa puissance créatrice émanant de sa propre identité est hélas fréquent. J’essaie d’inspirer par la danse afin d’éclairer un nouveau prisme montrant que chacun, chacune a réellement de la valeur, sa propre valeur. Et que d’infinies possibilités peuvent émerger de ce regard bienveillant et aimant que l’on porte sur soi-même. J’encourage mes élèves à découvrir qui ils sont, à s’approprier leur image, leur bien-être. A accepter ce qu’ils sont capables de faire et ce qu’ils ne sont pas en capacité de faire. Afin qu’ils cultivent leur singularité et qu’ils en fassent une force. Il faut juste qu’il la trouve. La danse peut les aider dans cette quête ». 

Le partage, l’entraide, le respect de l’autre

Tout comme elle aime les choses vraies, Corynn est par nature dans le partage. Mix’Dance est née de cette intention profonde de partager, d’aider, de transmettre des techniques de danses bien-sûr, mais aussi une vision sur les vertus du partage. 

« Pour moi l’enseignement c’est ça, c’est donner du partage. C’est transmettre des valeurs à travers la danse. Dès que cela m’est possible j’essaie de partager d’autres valeurs comme par exemple lorsque j’accompagne mes élèves lors de concours. J’essaie de leur faire ressentir que malgré la compétition les unes contre les autres, il y a des valeurs fortes qu’il convient de garder. Telles, le respect des autres, le partage, l’entraide ».

La pluridisciplinarité et les valeurs partagées par mon équipe pédagogique

Mon équipe de danseurs professionnels professeurs de danses, porte et incarne les valeurs qui sont les miennes. Longtemps secondée par Charlotte (formée à Énergy académie), professeur de Street Dance, assistante pendant 10 ans et Marine, (ancienne élève) professeur de danse aérienne et Lyrical Jazz, qui est aussi très investie dans l’école et à mes côtés. Une équipe de professionnels qui croit en la singularité de la Mix’Dance, et qui œuvre à la transmission de leur passion et de leurs techniques. Je ne peux travailler qu’avec des gens qui sont dans la même optique et vision que moi.

Et s’il fallait conclure par la raison d’être de Corynn Falconi, fondatrice et directrice de la Mix’Dance, c’est sans doute de l’intention à laisser une trace, dont il faudrait parler. Non pas dans une perspective de valorisation de l’égo, mais bien davantage dans l’espoir d’être ou d’avoir été une opportunité pour ses élèves.
Tout comme les professeurs de danses qui ont joués un rôle central, aidant et inspirant dans la vie de Corynn – qui affirme avec un amour inconditionnel, combien ils ont œuvré à construire la personne qu’elle est aujourd’hui -, Corynn aspire à rester dans un coin de la tête et du cœur de ses élèves.

Elle espère être utile et faire ou avoir fait partie de leur évolution à un moment donné de leur vie, tel un petit légo éclairant, qui participe à leur construction de danseurs(euses) passionnés(ées).

Et de conclure avec détermination et conviction : 

« La danse m’a permis de me transcender, tel un véritable exutoire. Tout le mal être que je pouvais ressentir durant ma jeunesse, j’ai eu la chance de pouvoir le libérer dans la danse. Aujourd’hui encore la danse me permet de vivre pleinement mes émotions, quelles qu’elles soient. Tout passe par là. La danse a pris et prend beaucoup de place dans ma vie. Bien plus qu’une passion, elle est ma vie » … Tout est dit !